Sortie de la semaine : VICEPREZ « Juger »

Pendant 10 ans on a joué avec un groupe qui s'appelait Sport et qui nous prenait autant de temps que de plaisir. On a arrêté en 2019. Ensuite y'a eu le Covid. Je faisais plus de musique, la camaraderie punk rock nous manquait dans un contexte sociétal pénible. Avec Nico (Sport) et Ju (Young Harts) on a commencé à parler de louer une baraque une semaine pour faire de la musique. On avait un peu posé les bases pendant l'été 2020 où on avait fait quelques jours à Entre-Deux-Guiers en Chartreuse où on avait commencé à réfléchir à l'installation. On avait acheté une petite console pour tout faire nous-même. Tournoi de ping pong, soleil, musique, c'était hyper agréable. On a trouvé une baraque semi troglodyte qui avait l'air d'avoir une bonne énergie, on s'est envoyé deux trois riffs pour défricher un terrain d'entente et on a convoqué quasi la même équipe pour février 2021 à Borée en Ardèche : Doud et Milouze (The Reaction), Pam (The Smudjas), Ju (Young Harts) et Nak, Nico et moi de Sport. L'idée était d'avoir un collectif. Pendant cette semaine en Ardèche, en plus du traditionnel ping pong, on a beaucoup joué aux cartes. Je vous laisse deviner le jeu, c'est celui où tu peux gagner un pli avec un 2 à la fin. Puis tu peux finir Viceprez.

Je ne sais pas ce qui fonctionne en termes de communication. Vous nous conseillez quoi ? [Affaire à suivre] Tout ce que je sais c'est qu'on est pas de fins stratèges. Ah si, je crois que Nico et Ju sont plus 4-3-3 avec le 9 en pointe. J'aime bien le 4-4-2 classique avec des latéraux actifs.

En une semaine on a voulu faire un disque en se faisant plaisir, avec des morceaux simples en explorant nos affinités pour des groupes comme Jodie Faster, Youth Avoiders, Black Flag ou les Minutemen entre tellement d'autres.

Un personnage imaginaire à qui on peut s'adresser en cas de doute ou de critique virulente du comportement humain. Ce bon vieux Johnny. Mi séducteur, mi ringard, mi génie, mi molette, résolument amoral. Et puis je vous laisse trouver le film dont le sample de la chanson est extrait.

L'illustrateur est Marco Imov. On voulait changer de tout ce qu'on avait fait jusqu'à présent avec nos groupes. Le dessin est une piste qu'on avait jamais explorée. On voulait que ça représente notre semaine en Ardèche. après qu'on ait donné quelques directives avec des photos et il a fait cette pochette qu'on adore, où tout à un sens qu'on adore. C'est notre humble Longest line.

Le monde ne s'arrêtera pas de tourner si on y était pas. On fait toujours nos sorties physiques en vinyls mais on « accepte » aussi la généralisation de l'écoute par les plateformes. J'aime la matière donc j'aime mes vinyls mais c'est galère dans le train et que ce soit les disques ou les plateformes on peut légitimement se poser la question, factuelle, de chercher à suivre l'argent : où passe le pognon ? Quand tu sors un disque et que tu le vends toi-même tu peux répondre précisément à cette question, c'est pourquoi on aura toujours tendance à aller vers cette solution, c'est la plus émancipatrice. J'attends que quelqu'un m'écrive pour échanger là-dessus.

On vient d'enregistrer notre deuxième disque. On aimerait jouer. Faut juste bien s'organiser avec un collectif dispersé entre Clermont-Ferrand, Annecy, Mainz, Forli et Liergues.

En banlieue de Borée même ! Désert. Apaisant. Beau.