Les chansons d’amour sont toutes belles, mais c'est parfois dans la tristesse que nous trouvons notre plus grande inspiration.
Dans sa nouvelle sortie, Decolar Em Si, l’auteur-compositeur-interprète brésilien Amandi traduit en son le ressenti d’une histoire d’amour qui touche à sa fin.
Les paroles de "Decolar Em Si" sont très puissantes. Que vouliez-vous exprimer avec ce titre ?
La dernière étape d'une relation est toujours compliquée. On se retrouve souvent dans un labyrinthe sentimental, sans savoir où aller. On veut se débarrasser de ce scénario, mais on a trop peur de l'inconnu, de ce qui vient après l’amour. Cette chanson parle d'un amour qui n'a pas cessé d'exister, mais qui s'est transformé, et qui n'a plus sa place dans la vie des amoureux. Elle parle d'apprendre à voler à nouveau, même si l’on connaît le risque de tomber. Il s'agit de s'aimer d'abord soi-même, d'être ouvert pour vivre de nouvelles expériences.
Quelles ont été vos inspirations lors de l’écriture ?
Pour moi, la musique parle toujours de ce que l'on ressent. Personne n'est heureux ou amoureux tout le temps... La musique a justement ce pouvoir de se lier à ceux qui l'écoutent, de montrer un nouvel horizon et de nous motiver. Quand je l'ai écrite, je voulais que "Decolar Em Si" inspire d'autres personnes.
Decolar Em Si
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La "música de sofrência" (terme désignant les chansons qui parlent de la tristesse liée à l'amour) a pris beaucoup d'ampleur au Brésil. À quoi attribuez-vous ce phénomène ?
Je crois que ce genre de musique a toujours existé ici, mais il était davantage associé au genre sertanejo. Ce type de musique a commencé à gagner de l'attention avec des artistes de grande renommée qui ont fait décoller leur carrière dans ce genre. Un exemple est la brillante Marília Mendonça, qui nous a malheureusement quittés récemment et qui a été l'une des femmes pionnières à chanter sur ce thème. Elle savait comment dépeindre l'amour dans ses compositions comme personne d'autre. Elle parlait de déceptions émotionnelles, de récupération et, surtout, de ne pas accepter moins que ce que nous méritons.
Comment s'est déroulé votre processus de création ?
Mon processus de création se déroule généralement lorsque j'écris quelque chose que je vis à ce moment-là. Ensuite, je regarde ces mots et je pense à ce qu'ils pourraient devenir. Parfois, j'ai l'impression que c'est de la poésie, parfois je sens qu'une chanson doit en sortir. Puis je commence à créer la mélodie, à faire les ajustements, à réécrire, à écrire davantage. C'est un processus d'acceptation, comme si la musique était là depuis toujours et qu'il me suffisait de la trouver.
Qu'est-ce que ça veut dire pour vous d'être artiste indépendant aujourd’hui?
Il y a eu une époque, je dirais entre 2000 et 2010, où c'était très compliqué pour nous, les musiciens. Nous traversions une grande transformation, les maisons de disques étaient en faillite et nous ne savions pas ce qui allait se passer. Beaucoup de mes chansons composées à cette époque sont restées dans le tiroir et, seulement maintenant, elles prennent vie.
Au fil des ans, le numérique a gagné du terrain et produire de la musique est devenu plus accessible. Aujourd'hui, nous disposons de supports d'enregistrement qui ne nécessitent pas de gros investissements et, avec l'aide de partenaires comme iMusician, nous pouvons rendre notre musique disponible sur les plateformes numériques du monde entier. Je pense que nous évoluons vers un scénario où la mise à disposition de la musique est de plus en plus démocratique.