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Le rôle des métadonnées dans le monde de la musique

  • 30 avril 2014, mercredi
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Metadonnées musicales et label copy imprimés au centre d'un disque vinyle.

Depuis quelques années, on entend le terme „métadonnées“ appliqué à la musique. Mais pour beaucoup de musiciens, de consommateurs ou même de labels, ces données restent un mystère. Que cachent-elles exactement, quelle est leur signification et à quoi servent-elles? Examinons de plus près cette question.

Qu'est-ce que les métadonnées ?

Sous les termes métadonnées ou encore méta-informations, on désigne des paquets de données qui décrivent les caractéristiques d’un fichier mais qui ne sont pas ce fichier. Cette définition compliquée cache une réalité toute simple. Dans le domaine de la musique, par exemple, pour décrire un fichier audio, ces informations supplémentaires sont: le nom de l’artiste, le titre de la chanson, le compositeur, le propriétaire des droits, le nombre de BPM ou encore le code ISRC. Certaines informations sont dites primaires et d’autres secondaires (classées en fonction de leur importance).

„Les notices contiennent des informations sur la source du document (titre, auteur, date, sujet, éditeur, etc.), la nature du document (monographie, périodique, etc.), son contenu informationnel (descripteurs, mots-clés, résumé) et sa localisation physique (la cote).

Pour un document numérique, ces notices s'appellent des métadonnées et sont contenues dans le document lui-même. Les métadonnées sont aussi utilisées pour d'autres types de ressources informatiques contenant des images ou du son (CD-ROM, DVD-ROM). (Source: Wikipedia)

Bien que le passage de ce terme dans le langage courant soit plutôt récent, les méta-informations existent grosso-modo depuis l’invention des bibliothèques, soit depuis des centaines voire des milliers d’années. Le terme est lié au catalogage et à l’archivage qui servent à trier les données pour les retrouver plus facilement.

Metadata iTunes Apple Elm Tree Circle

"Label Copy"

Étonnamment, souvent même les labels indépendants ne savent pas ce qu’est un „ label copy“. Or très vite, dès que qu’un artiste collabore avec un autre sur une compilation ou qu’un label reçoit sa première licence, le terme apparait. Sous le terme „label copy“ se cachent en fait ces fameuses métadonnées, c'est à dire :

L’artiste, le titre de la chanson (mix), ISRC, compositeur/auteur, éditeur, producteur et propriétaire des droits (défini par le C et le P)

Sans ces données, un produit ne peut pas être entré correctement dans une base de données et présenté en magasin. La répartition des recettes est également régie par ces données: en effet, ce label permet l’identification des ayants droits et doit être défini avec d'autant plus d'exactitude. Si des données manquent, c’est le retour à la case départ !

Pour voir à quoi ressemble un « label copy », il vous suffit de regarder n’importe quel livret de CD ou pochette de vinyle.

Les données numériques

A l’ère du numérique, il est devenu très simple de lier des métadonnées aux données. Les métadonnées peuvent tout simplement être ajoutées au code du fichier audio et marquées en tant que telles. Mais ces données doivent aussi être rassemblées dans une base de données, afin de garder une vue d’ensemble. Entrer ces données dans un logiciel ou une banque de données est au cœur du métier d’un label! Enfin, ces métadonnées doivent être facilement extractibles et respecter les standards internationaux.

Lors de la production de CDs audio commerciaux (au format appelé « Red Book »), ces propriétés sont intégrées aux données « texte » du CD. On trouve là principalement les données concernant l’interprète, le titre, le code ISRC (Code unique d’identification), le numéro de catalogue (UPC/EAN). Le code ISRC est un code propre à chaque titre publié dans le monde, il permet d’en connaître le propriétaire. C'est l'IFPI qui délivre les codes ISRC aux labels et aux distributeurs, qui les utilisent ensuite comme ils le souhaitent pour soritr leurs albums. Le code ISWC fonctionne sur le même principe mais pour les chansons: il permet de déterminer le compositeur (et non pas l’enregistrement). Ce code est utilisé principalement par les sociétés de gestion de droits d’auteur comme la GEMA et par les maisons d’édition.

Les données et l'Internet

Suite à des accords entre plusieurs entreprises, ou parce que de puissantes organisations (comme Apple ou Google) l’ont décidé d’elles-mêmes, des standards se sont petit à petit imposés dans le monde des banques de données numériques du World Wide Web. Les sociétés de gestion collective des droits travaillent d’ailleurs en ce moment à l’uniformisation de ces standards. Les flux des données ont atteint une masse critique dont il est difficile de démêler les fils, c’est pourquoi ’établissement de standards communs à tous devient indispensable.

Google, avec YouTube, joue un rôle important dans ce processus: la plateforme est devenu le premier service de streaming au monde. Le système de gestion des contenus de YouTube fonctionne ainsi : les données audio sont déposées, accompagnées d’une « empreinte digitale » qui est alors comparée à celles existant dans la base de données du site. A côté de l’enregistrement (« Sound Recording »), on trouve d’autres types de données comme, par exemple, la composition (« Composition »). Dans le meilleur des mondes, toutes les données sur l’enregistrement « Sound Recording » sont disponibles avec celui-ci et toutes les données concernant la composition sont liées à la composition. Comme, la plupart du temps, les différentes composantes du fichier ont été créées par différents acteurs, erreurs et incompatibilités sont courantes. C’est pourquoi il est important que les labels, les distributeurs, les éditeurs, les sociétés de gestion collective et les entreprises de technologie travaillent ensemble à l’établissement de standards. Lorsqu’un musicien planifie une sortie numérique, il est de son devoir de fournir des données exactes. C’est d'ailleurs dans son propre intérêt !

Les contributeurs invisibles

Une évolution négative liée à la numérisation des métadonnées est la disparition des noms des producteurs, arrangeurs et musiciens qui sont, en pratique, devenus « invisibles ». Alors que du temps des pochettes de CD ou de vinyles, il était possible de les faire figurer aux crédits, ceux-ci sont passés aux oubliettes avec l’avènement du format numérique. L’industrie cinématographique n’a pas connu le même dessein, on peut toujours voir défiler les noms de tous les collaborateurs sur l’écran noir de fin du film. Pour les fichiers audio, souvent seul le nom de l’interprète, le titre et le label apparaissent avec le fichier. Mais heureusement, de plus en plus, les voix s’élèvent pour ces noms soient de nouveau mentionnés…

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