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Streaming haute-fidélité : Les dernières actualités

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An artist on stage singing into a microphone

Le futur est dans le streaming. L’industrie de la musique l’adore, les utilisateurs aussi. Cependant, dans la musique, on ne peut parler de véritable modèle économique que si les artistes aussi gagnent un peu d’argent. Et de ce point de vue, le streaming n’a pas encore convaincu. Toutes les recettes générées par le streaming arrivent dans un grand « pot commun », qu’elles viennent de la publicité ou d’abonnements. Ce pot commun est ensuite réparti entre les différents ayant-droits (labels, interprètes, éditeurs et compositeurs). Plus il y a d’argent dans le pot, mieux tout le monde se porte. C’est la raison pour laquelle le streaming « haute-fidélité » (ou « lossless ») est un concept enthousiasmant non seulement pour les utilisateurs mais aussi pour les artistes. En effet les offres de streaming haute-définition existantes coûtent généralement deux fois plus cher, et rapportent donc deux fois plus que les abonnements normaux. Nous avions déjà parlé de ce sujet dans un précédent article sur les modèles de paiement du streaming.

La streamingraison pour laquelle le streaming n’évolue que lentement vers ce modèle, c’est la taille des fichiers audio haute-définition. Ils sont naturellement beaucoup plus gros que des mp3, trop gros pour être distribués en streaming, raison pour laquelle l’audio de haute-fidélité était principalement disponible en téléchargement jusqu’à présent. Jusqu’à présent, car l’entreprise britannique Méridian vient d’annoncer le lancement d’une nouvelle technologie (appelée « MQA ») qui combine haute-fidélité et des fichiers suffisamment petits pour être diffusés en streaming.

Bases théoriques

Si l’on transforme un enregistrement de l’analogique au numérique puis à nouveau vers de l’analogique, l’information se perd. C’est tout simplement inévitable. Tout du moins ça l’était jusqu’à ce que Meridian, une entreprise britannique fondée par les audiophiles Robert Stuart et Allen Boothroyd imaginent une solution qui permette effectivement de passer de l’analogique à l’analogique sans aucune perte grâce à une technologie appelée « MQA ». Ils prétendent pouvoir le faire en gardant le débit binaire nécessaire pour transférer le fichier entre 1,1 et 1,5 Mbits/sec. Cela signifierait que même les plateformes de streaming pourraient continuer à proposer de la musique à leurs utilisateurs, sous la forme la plus pratique qui soit, mais dans une qualité encore jamais entendue auparavant. Il y a plus : grâce à la fonction d’authentification du MQA, les artistes pourront enfin être sûrs que la version de leur musique qui atteindra l’auditeur respectera fidèlement le mastering exact qu’ils lui avaient appliqué.

Il existe bien quelques plateformes de streaming offrant déjà une expérience d’écoute sans perte (« lossless ») à leurs clients. L’une s’appelle Wimp, plus connue sous le nom de Tidal aux États-Unis ; il y a également Qobuz et Deezer Elite. Toutes diffusent en streaming au format FLAC qui, selon les mots mêmes de Spencer Chrislu, directeur du contenu chez Meridian, est une « formidable technologie ». Mais le FLAC n’est qu’une forme de « conteneur ». « Il vous rendra l’information telle qu’elle y a été entrée. Donc, si l’information est un très gros fichier issu d’un enregistrement-maître 192/24, il fera de son mieux pour le rendre aussi petit que possible, mais le fichier restera toujours beaucoup plus gros qu’un fichier MQA. Et si jamais vous introduisez dans ce container un fichier comportant des pertes, le FLAC vous le rendra avec les pertes contenues dans le fichier original », explique Chrislu. C’est là que le MQA entre en jeu.

Les caractéristiques techniques

Jusqu’à présent, il était quasiment impossible d’éviter les pertes si vous vouliez avoir une taille de fichier suffisamment petite pour être proposée sous une forme pratique, à télécharger ou en streaming, peu importe. Avec le MQA, il semble que cette époque soit révolue. Quel est le donc le secret de cette technologie ? Tout d’abord, elle repose sur les découvertes récentes des neurosciences et de la psycho-acoustique. « Pour faire court, ce que la recherche a trouvé, c’est que l’oreille humaine et l’interaction oreille/cerveau sont beaucoup plus sensibles aux information temporelles, au timing, qu’elle ne le sont aux informations tonales. »

« Réfléchissez-y : vous entendez parfaitement dans les coins et dans le noir, et cela vous donne des informations sur votre l’environnement. Or il s’avère justement que la musique se trouve entre la reconnaissance environnementale et la reconnaissance vocale traitée par notre cerveau. L’être humain peut résoudre n’importe quoi entre 3 et 10 microsecondes, ce qui est une donnée primordiale. Appliqués au domaine de la fréquence, 10 microsecondes correspondent par exemple à une bande passante de 100 kHz. Je ne dis pas que nous puissions entendre des sons aussi hauts. Mais la recherche a démontré que nous pouvons percevoir l’enveloppe du son, le détail transitoire qui se trouve dans le son. »

Comment créer une expérience musicale numérique sans perte

La technologie « MQA » s’appuie sur ces connaissances. Elle s’est penchée sur les bases de l’encodage musical et sur tout ce qui pouvait nuire au timing de l’information dans le fichier numérique. Il s’agit la plupart du temps de filtres, selon Chrislu, et en partie de la « quantification » effectuée lors de l’échantillonnage du signal numérique pour créer un équivalent numérique. Tous ces éléments « polluent » en quelque sorte le fichier avec la présence, par exemple, d’un « sifflement » avant et après le son, inaudible mais mesurable.

Jusqu’ici, l’industrie du disque avait essayé d’améliorer ces fichiers pollués au moyen de résolutions toujours plus hautes, de fréquences d’échantillonnage plus élevées et de plus de bits d’information  (« bitrates »). Ces développements ont permis des améliorations notables. Mais, pour reprendre la comparaison faite par le fondateur de Meridian, Robert Stuart, « si vous avez de l’eau polluée, une manière d’en améliorer la qualité est de la mélanger avec de l’eau propre dans une grande carafe. Mais l’eau d’origine sera toujours polluée. Elle aura beau être diluée dans un plus grand récipient, elle sera toujours polluée. Ce que le MQA cherche à faire, c’est éliminer la pollution dès le début. »

« Par résolution, on n’entend pas forcément des taux d’échantillonnage plus élevés ou plus de bits d’information, ni même de perte. Il s’agit plutôt de comprendre que deux choses ont été endommagées, pas une seule, poursuit Chrislu. « En image, on penserait couleurs, bords et teintes de gris différents. En son, il s’agit en fait de choses qui arrivent dans le temps. Une chose qui arrive un peu avant ou après l’autre, ou dans un espace différent. »

La raison pour laquelle la technologie MQA est capable de garder la taille du fichier aussi petite, c’est parce qu’elle plie l’information tel un origami. « Imaginez que l’espace d’encodage numérique soit une boîte. À la verticale de la boîte, vous avez le nombre de bits auquel vous devez encoder : 16 bits pour un CD, 24 bits pour un DVD audio etc. À l’horizontale, vous avec le taux d’échantillonnage. Cela crée une boîte, disons une boîte carrée, de 16 bits de hauteur et de 44,1 kHz de largeur.

« À l’origine, ce qu’on a fait dans cette boîte pour améliorer la résolution, c’est de monter à 24 bits. Ainsi la boîte s’est-elle un peu allongée dans son axe vertical. Nous l’avons également doublé en largeur. Et nous l’avons à nouveau multiplié par deux pour atteindre les 192k. De cette façon vous obtenez une grosse boîte. »

« Imaginez maintenant que vous divisiez cette boîte en trois bandes. Vous avez donc une bande le long de l’axe horizontal qui va de zéro à disons 24 kHz de résolution, une autre bande qui va, elle, de 24 kHz à 48 kHz, et puis une autre, enfin, de 48 kHz à 96 kHz. Ce que fait le MQA, c’est diviser la boîte en trois bandes et prendre les deux bandes supérieures supersoniques et les comprimer sans perte. »

« Meridian est connu depuis longtemps pour ses compressions sans perte en MLP et Dolby True HD. Ils utilisent la même technologie pour comprimer sans perte les deuxième et troisième bandes, ces fréquences de bruit supersonique. Puis ils les « plient » dans une fréquence audio comprise entre 0 et 24. En faisant cela, vous finissez avec une boîte qui contient toute l’information, mais dans un espace qui n’est pas plus gros qu’une piste sur un CD. C’est la raison pour laquelle le taux de bit global est en moyenne compris entre 1,1 et 1,5 Mbits/sec. Donc vous obtenez toute l’information d’un fichier de 192k dans une boîte qui est à peine plus grande qu’une piste sur CD. » Encore une fois, personne n’aimerait vraiment être capable d’entendre toute l’information tonale contenue dans un fichier de 192k. Mais nous sommes capables de percevoir les informations temporelles qui se trouvent en bien plus grande quantité dans un fichier à haute résolution. »

En quoi le streaming de haute qualité peut-il profiter aux artistes ?

Pourquoi tout ça est-il si important ? Et bien parce que les artistes gagnent plus si ce sont des utilisateurs payants qui jouent leur musique. La part que les ayant-droits reçoivent pour du streaming payé est plus élevée que celle qu’ils reçoivent pour du streaming financé par de la pub. Cette part est encore plus élevée, bien sûr, si un client premium paie 19,99 $ (env. 17,5 €) pour un abonnement incluant la qualité « lossless » au lieu des 9,99 $ habituels (env. 8,8 €).

L’audio sans perte pourrait justifier qu’une plateforme de streaming exige cette somme. C’est d’ailleurs déjà le cas de service français hi-fi Qobuz, qui a des tarifs différents selon la qualité audio souhaitée. Mais la technologie MQA va dans l’intérêt des artistes pour une autre raison également. Quand les artistes disent, « voici mon master, voici comment j’aimerais que tout le monde l’entende », ils « signent » en quelques sortes numériquement le fichier. L’information est cryptée et verrouillée à l’intérieur du fichier. Lorsque celle-ci parviendra au client final avec un décodeur MQA, l’information leur sera restituée fidèlement, telle que le morceau a été voulu et créé par l’artiste en studio.

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